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Libération
Portrait

Les trois pilotes aux commandes: Jean-Luc Lagardère, Manfred Bischoff, Jürgen Schrempp.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h12

Jean-Luc Lagardère. Président d'Aérospatiale-Matra. Le revenant.

Cet homme-là est increvable. Mieux même, il les enterrera tous. A 71 ans, Jean-Luc Lagardère est en train de réussir là où tous les autres avant lui ont au mieux échoué, au pire accumulé les obstacles pour mieux bêcher leur pré carré. Il est en train de fédérer l'industrie aéronautique européenne, et surtout de se bâtir un super-empire. A terre il y a un an et demi quand le gouvernement français lui avait préféré Alcatel pour la reprise de Thomson-CSF, voilà qu'il devient aujourd'hui actionnaire et coprésident d'un des plus gros groupes de la planète aéronautique. Est-ce bien raisonnable? Son groupe a-t-il vocation à rester dans le secteur, compte tenu du peu d'intérêt que lui manifeste l'héritier, Arnaud Lagardère? La question commence à tarauder bon nombre d'experts.

Manfred Bischoff. Patron de Dasa. Le redresseur. Le premier souhait de cet expert en finance et en économie de 57 ans était plutôt d'être professeur d'université: il a fait l'essentiel de sa carrière au sein du groupe Daimler-Benz, dans lequel il est entré il y a vingt-trois ans. Mais ce n'est qu'en 1989, après une dizaine d'années dans l'automobile, qu'il intègre l'industrie aéronautique. Nommé patron de Dasa en 1995, quand il succède à Jürgen Schrempp, appelé à de plus hautes destinées à la tête de Daimler-Benz, il mène tambour battant un plan d'assainissement budgétaire, réduisant l'effectif de 4 000 personnes. En deux ans, il efface les pertes