Washington, de notre correspondant.
Bill Clinton a été la première victime du rejet par la majorité républicaine du Sénat du traité global d'interdiction des essais nucléaires (CTBT). «Qui peut encore lui faire confiance?», s'interroge un diplomate européen. Mais «ce naufrage à la Titanic qui va peser sur l'administration pour tout le reste du mandat» de Clinton, comme l'écrit Jim Hoagland, éditorialiste du Washington Post, a aussi porté un coup sérieux aux prétentions américaines à un rôle dirigeant dans les affaires internationales. La rhétorique officielle continue, certes, d'affirmer la nécessité du leadership américain, mais la réalité est que la «nation indispensable» paraît s'être inscrite aux abonnés absents. La crise du leadership de Clinton devient celle du leadership américain. «Le mélange d'inaptitude de la part de l'administration et d'esprit partisan au Congrès a produit une décoction aussi puissante que toxique, qui érode la crédibilité des Etats-Unis dans le monde entier comme à l'intérieur du pays», se lamente, dans le Post, l'ex-président du Parti démocrate et ex-ambassadeur à Moscou Robert Strauss.
«Animosité». «Clinton est un chef d'Etat beaucoup plus diminué que ne l'est ordinairement un Président en fin de mandat. Depuis son procès en destitution, il ne jouit plus du crédit moral et du poids politique pour exercer le pouvoir de la Maison Blanche», constate le diplomate déjà cité. «Je n'ai jamais vu pareille animosité entre le Congrès et le Président en qu