Genève de notre correspondant
Comment expliquez-vous le raz-de-marée de la droite dure hier aux élections législatives suisses?
Des quatre grands partis, l'Union démocratique du centre (UDC) est celui qui a réussi a cristallisé le débat politique autour des thèmes qu'il prône: l'immigration, la peur de l'Europe et de la mondialisation. Dans une campagne marquée par une forte personnalisation, les médias, en se focalisant sur Christoph Blocher, même pour le critiquer, ont fait son jeu. C'est donc la Suisse de la fermeture qui a triomphé. Le clivage traditionnel gauche-droite reflétant les différences de classes a été dépassé par une nouvelle ligne de fracture entre les partisans de l'ouverture de la Suisse au monde et les adeptes du repli. C'est ces derniers qui ont triomphé dans une progression électorale sans précédent dans l'histoire politique de ce siècle en Suisse.
Quelles ont été les clefs du succès de Blocher?
Il a amalgamé, à l'intérieur de sa formation, les partis d'extrême droite, tout en mordant sur toutes les autres formations, y compris les socialistes. Nous nous trouvons face à un vote identitaire. C'est l'expression de la peur de l'étranger et du monde par une partie importante de la population suisse, surtout les revenus modestes, les gens qui ont un degré d'instruction élémentaire, les personnes âgées" Quelles conséquences pour l'avenir politique?
Conséquence politique immédiate: le parti de Blocher va revendiquer un deuxième siège au gouvernement. L'obtiendra-t-i