Menu
Libération

A boycott, les agriculteurs français répondent blocus. Ils menacent d'isoler l'île britannique.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 octobre 1999 à 1h23

La FNSEA se fâche tout rouge. Le syndicat agricole français

majoritaire trouve très injuste que les agriculteurs fassent les frais de la colère des Britanniques. Prudent, son président, Luc Guyau, s'était pourtant abstenu d'applaudir le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, lorsque celui-ci avait annoncé le 1er octobre sa décision de maintenir l'embargo sur le boeuf d'outre-Manche. Mais cette circonspection n'a pas suffi à protéger les agriculteurs français de l'ire des Britanniques. Ces derniers jours, ceux-ci ont multiplié les appels au boycottage des produits français. Et ont été entendus. Les producteurs français de pommes affirment avoir subi une baisse de 20% de leur activité. Le fabricant de camembert et de brie Sodiaal parle d'une diminution de 20 à 30% de ses ventes. Et les exportateurs de vins, dont le beaujolais nouveau qui devrait arriver le 18 novembre dans les magasins, sont sur le qui-vive.

«Une île est facile à bloquer.» Considérant que les mesures de rétorsion contre les denrées françaises sont «inacceptables et inadmissibles», Luc Guyau se fait à son tour menaçant. «Si demain l'Angleterre poussait jusqu'à l'extrême et faisait un boycott de tous les produits agricoles et agroalimentaires français, l'Angleterre est une île. Une île est plus facile à bloquer qu'un continent», a-t-il déclaré, ajoutant que «le territoire français est un lieu de passage pour beaucoup de camions anglais». Mardi, des adhérents de la FDSEA du Pas-de-Calais ont inspecté le chargemen