Acheter ou ne pas acheter du bovin britannique?
Telle est la question qui menace d'assaillir le consommateur si l'Hexagone s'ouvre au boeuf britannique. On l'imagine, au rayon viande de son hypermarché, se demandant quel poison est tapi dans le hamburger surgelé. La question a de quoi le plonger dans un abîme de perplexité. Il est vrai que l'«affaire de la vache folle» est encore plus complexe que celle du sang contaminé. D'un côté, il y a des chiffres inquiétants: plus de 175 000 cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) déclarés en Grande-Bretagne depuis l'identification de la maladie en 1986. Encore en moyenne 200 par mois cette année, soit deux fois plus que le nombre total de cas cumulés en France. Et un chiffre qui semblerait rassurant tant il est modeste: 47 personnes ont été victimes du «variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob» (v-MCJ) en Grande-Bretagne et une en France depuis l'identification en 1996 de cette maladie humaine «corrélée» à l'épidémie bovine. Avec, en toile de fond, des prévisions apocalyptiques: «Il y aura entre quelques centaines ou plusieurs millions de décès de v-MCJ dus à l'exposition à l'épidémie bovine à la fin des années 80», selon le directeur de la santé publique pour l'Angleterre, Liam Donaldson. Mais le même ajoutait que le risque présenté aujourd'hui par la viande commercialisée en Grande-Bretagne est «négligeable».
Pourquoi tant de contradictions? Pour une raison fondamentale: les encéphalopathies spongiformes sont encore de formi