L'histoire de la Mnef comporte au moins trois aspects
différents: le financement des permanents, la diversification des activités, l'investissement personnel des membres de la Mnef.
Le financement des permanents Il s'agit souvent des syndicalistes étudiants parfois cachetonnés à 2 000 ou 4 000 francs par mois. Des jeunes gens censés faire leurs études tout en animant les campus et les assemblées générales. Une pratique très ancienne, que relevaient, au moins pour certains des frais, les rapports de l'Inspection générale des Affaires sociales. Ce système se poursuit après la conquête de la Mnef par les jeunes socialistes alliés aux militants de l'OCI (Organisation communiste internationale). Progressivement, ce système va se gâter. Fausses études, rémunérées par la Mnef ou ses satellites, argent liquide pour des congrès de l'Unef-ID. Puis vient l'impression de tracts et de journaux pour un certain nombre d'hommes politiques socialistes: ce n'est pas un phénomène général, mais plutôt le soutien à un groupe étroit de copains. Efic, l'imprimerie qui est pour l'instant au coeur des investigations des deux juges, a enregistré un certain nombre de factures annulées, dont quelques-unes au nom de Jean-Marie Le Guen. Philippe Plantagenest, ancien directeur de cabinet de Spithakis, qui s'est retrouvé (cas rare) sans un sou au sortir de la Mnef en 1996, a dit aux juges, le 14 octobre dernier: «Sur la fin d'activité d'Efic, Olivier Spithakis m'a dit qu'Efic avait rendu service à cert