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Libération

La France et l'Australie en finale de la Coupe du monde de rugby.Une victoire style renaissance. Au terme d'un match époustouflant, l'équipe de France de rugby a dompté le monstre All Black.

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publié le 1er novembre 1999 à 1h44

Londres envoyé spécial

Il faisait si beau sur Londres que l'on pouvait songer au soleil d'Austerlitz, au moins. Même si le sort du match contre les Blacks ne dépendait pas simplement d'une manoeuvre bien menée, d'un mouvement des troupes impeccable, de la vision mûrie dans le cerveau d'un seul homme. Il y fallait du coeur, beaucoup, une intelligence de tous, le savoir qu'après tout rien ne pouvait arriver.

C'était au départ une cause désespérée. A l'échauffement, une demi-heure avant le match, les Français avaient passé des tee-shirts où on lisait Cali, Castaignède, Tom Lièvremont, Pierre, Carbo, tous leurs partenaires qui les avaient quittés, suspendu pour l'un, blessés pour les autres. On les voyait serrant les dents, déterminés et on pensait à des enfants perdus. Tant de différence entre les deux équipes.

Mâchoires serrées. Les premières minutes furent ainsi, les mâchoires refermées sur une volonté en forme de lame. Si bien que les Français récupérèrent le coup d'envoi puis ouvrirent le score sur une pénalité. Quand la pénalité des All Blacks fut renvoyée par le poteau, Magne contre-attaqua à la main. Les All Blacks restaient calmes et à la main ou au pied cherchaient Lomu, leur arme, celle qui impressionne toutes les équipes, qui joue ailier mais peut venir au centre de la troisième ligne s'il le faut. Lomu, 1,96 m, 118 kg, une accélération infernale sur des changements de pied naturels. Les Français alors se tenaient bien, mais les Blacks occupaient leur camp.

On sentait