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Libération

Après le clash, les cohabitants se relâchent. Droite et gauche ont cherché à oublier l'échange de mots de mercredi.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Doucement les basses. Hier, moins de vingt-quatre heures après le

vif échange entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, l'Elysée et Matignon ne tenaient pas à voir la cohabitation déraper sur le terrain des affaires. Titillé à l'Assemblée nationale sur ses rapports avec la Mnef alors qu'il était à la tête du PS, le Premier ministre avait lancé à l'opposition: «Si vous chercher un système organisé, où fonctionnement institutionnel et fonctionnement partisan, où gestion d'une structure et avantages personnels ont été intimement liés pendant vingt ans, ne regardez pas de mon côté.» En clair, allez voir du côté de l'ancien maire de Paris. Ce que n'a guère apprécié Chirac, qui, du coup, a accusé le Premier ministre de manquer de «sang-froid», remake du grief d'«agité» que lui avaient adressé Giscard et l'UDF au lendemain de sa démission de Matignon, le 25 août 1976. La nervosité, c'est bien, selon l'Elysée, le point faible de Jospin.

Message reçu. «Il faut arrêter la parano. Les insinuations du Premier ministre ne sont pas dignes du débat politique», remarque un conseiller de l'Elysée, en jugeant nécessaire, à la veille de l'ouverture des négociations de l'OMC et de la présidence française de l'UE, de cesser ce genre d'attaques. Le message semble avoir été entendu des deux côtés de la Seine. «L'esprit de modération doit prévaloir», a estimé Alain Juppé sur Europe 1, qui ne voit dans cet échange qu'«un épisode» comme «il y en a eu d'autres dans le passé sous d'autres cohabitations». A