Taiwan. Ces deux syllabes résonnent comme un mystère dans l'affaire
Elf Aquitaine, concernant le marché des frégates françaises vendues en 1991 malgré l'opposition de la Chine communiste. Elf a versé 45 millions à Christine Deviers-Joncour, l'ex-amie de Roland Dumas, pour son «rôle» dans le déblocage du marché convoité par Thompson. Ces deux syllabes résonnent aussi de plus en plus clairement comme une énigme liée au dossier de la Mnef. Alors que Deviers-Joncour était choisie par l'état-major de Thomson pour défendre sa cause auprès de Dumas, de nombreux intermédiaires s'agitaient, de nombreux politiques voyageaient, ayant tous pour objectif le déblocage des marchés d'armement en direction de l'île nationaliste. Les contrats sont signés: en 1991, six frégates Lafayette puis, en 1992, 60 mirages 2000-5. A l'instar de Deviers-Joncour, certains hommes de la Mnef ont aussi mouillé leur chemise en faveur des marchands d'armes.
Déblocage de Cresson. Le 2 octobre 1991, ces hommes créent l'association d'amitié France-Taiwan. Olivier Spithakis, l'ancien directeur général de la Mnef, aujourd'hui écroué, en est le trésorier. Jean-Marie Le Guen, député de Paris, conseiller médical contesté de la Mnef, en est le vice-président. En septembre 1990, déjà, Le Guen avait fait le voyage à Taipei, accompagné de trois autres députés socialistes, Jean-Christophe Cambadelis (Paris), Julien Dray (Essonne) et Patrick Sève (Hauts-de-Seine). Le contrat des frégates était encore bloqué. Il était au co