De Béziers à Cardiff par la route, visite des lieux, des personnages
et des époques qui font le sel du rugby. Aujourd'hui, dernier épisode du périple en ovalie.
Cardiff, envoyé spécial.
Cardiff, ou Caerdydd en gallois, est probablement la seule ville occidentale où le merchandising Rugby World Cup 1999 l'emporte actuellement sur le merchandising Star Wars. Et les Qui-Gon Jinn, Jar-Jar Binks et autres créatures fantaisistes issues de l'esprit tiroir-caisse de George Lucas sont submergées sous les tee-shirts, sweat-shirts, casquettes, sacoches, chopes, assiettes et posters évoquant «la dernière grande compétition sportive du siècle». De l'échoppe la plus modeste à la grande surface la mieux fournie, ce n'est qu'une immense guirlande de ballons Gilbert et de maillots rouges, traversant cahin-caha toutes les vitrines de la cité. Même les antiquaires ne sont pas en reste, qui exposent des biographies épuisées, en noir et blanc, et quelques cartes postales fanées, affichées à des tarifs exorbitants.
Normal. Cardiff est la ville rugby par excellence. Arc-boutée tel un maul autour de ce Millenium Stadium, «le plus beau stade de rugby du monde, tout simplement», comme l'on dit ici. Un stade édifié sur les ruines de l'Arms Park, cauchemar des équipes visiteuses, lorsque s'élevaient de ses gradins les choeurs gallois tétanisants, annonciateurs d'un dernier quart d'heure infernal. L'Arms Park devait son nom au Cardiff Arms Hotel voisin, originellement situé sur Castle Street, en face de ce