Cardiff, envoyé spécial.
I l n'y croyait plus. L'équipe de France, la Coupe du monde, c'était fini. A 28 ans, Christophe Lamaison pensait que sa carrière était derrière lui, héros des deux Grands Chelems de 1997 et 1998, coup de pied indispensable des équipes qui gagnent. Puis 1999 avait été une saison noire, blessure sur blessure, une année blanche avec Brive où il jouait arrière, sans plaisir. Mais il ne veut plus en parler, avec l'air de dire que la chance, il ne faut pas la titiller.
Car maintenant, Lamaison a changé de peau. Maître tacticien, régulateur, métronome, maître à jouer, providence du XV de France, en quelque sorte. En tout cas, un contributeur essentiel à la victoire de la sélection tricolore, dimanche, en demi-finale, sur les All Blacks. Les observateurs qui ont le goût de l'hyperbole en feraient volontiers un sauveur. Le plus remarquable, c'est que, il n'y a pas si longtemps, sous le regard des mêmes, il ne valait pas un clou. A sa première sélection, contre l'Afrique du Sud en 1996, l'armée des crocodiles qui ont un jour tripoté le ballon fut un peu estomaquée: «Vous n'allez pas mettre Lamaison?» Si. Ce furent de tristes matchs, entre des Springboks de style ancien et une équipe de France décimée par les blessures. Mais Christophe Lamaison n'avait pas failli.
Hors tamis. Jean-Claude Skrela et Max Godemet avaient repéré l'ouvreur bayonnais qui n'était pas passé par le tamis de la détection. L'entraîneur du XV de France, sans attendre la vogue des lieux comm