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Libération

A Yerres, l'ardoise de la gabegie. Cette commune de l'Essonne a fortement augmenté les impôts.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h52

Yerres (Essonne), envoyé spécial.

Quand l'automne pointe son nez, les commerçants de Yerres se plaignent. «On voit que les gens serrent leurs dépenses. Qu'ils font attention. Chez moi, la valeur moyenne du panier baisse de 30%», affirme le marchand de primeurs de la rue commerçante. La poissonnière fait le même constat. Elle parle d'une chute de son chiffre d'affaires de 40% en octobre-novembre, «quand les impôts locaux arrivent». Car, ici, on ne plaisante pas avec le sujet. En 1996, des manifestations de contribuables contre le niveau élevé de la fiscalité locale ont rassemblé jusqu'à 3 000 personnes. Dans cette ville de 27 446 âmes, les habitants n'en finissent pas de payer l'ardoise de décennies de gabegie municipale. Revendre. Les propriétaires d'un pavillon de 150 m2 construit en 1994 devront régler cette année 25 500 francs (12 500 francs de taxe foncière et 13 000 francs de taxe d'habitation). Pour une maison plus petite des années 1970, la note est de 19 000 francs. Du coup, le marché immobilier local se traîne. A logement et cadre de vie comparables, l'immobilier à Yerres est environ 25% moins cher que dans les villes voisines de Brunoy ou de Montgeron. De jolis pavillons se négocient à moins de 1 million de francs. L'offre est abondante. En ville, des habitants racontent des histoires de retraités qui ont dû vendre leur maison parce qu'ils ne pouvaient plus payer des impôts locaux exorbitants. «Avant d'acheter, un client sur deux se renseigne sur le niveau de la