C'est un pavillon de banlieue de 120 m2 avec garage comme il en
existe tant à la périphérie des villes. Rien de bien luxueux. Juste de quoi loger confortablement une famille au grand air, à Lesigny (Seine-et-Marne), à 25 kilomètres de Paris. Chaque automne, lorsque les feuilles d'impôts locaux tombent, la note devient toujours plus salée: en sept ans, les taxes locales ont augmenté de 30%. Pour 1999, Claude C. devra payer 13 610 francs. «6349 francs de taxe foncière et 7261 francs de taxe d'habitation (payables le 15 novembre)», détaille ce retraité. «En 1992, je payais 10 414 francs», constate-t-il un peu amer. Transferts. Cette évolution n'est pas propre à la commune de Lesigny. Depuis la décentralisation, qui s'est traduite par le transfert de nombreuses dépenses assumées auparavant par l'Etat aux collectivités territoriales, la fiscalité locale a augmenté partout. Même dans les grandes villes. A Lyon, taxe d'habitation et taxe foncière ont aussi pris leur envol. Pour Jean-Robert Barraud, propriétaire d'un cinq pièces dans le quartier de la Croix-Rousse, la hausse a atteint 51% en dix ans alors que l'inflation a été pendant cette période de 19,1%, selon l'Insee. En 1989, il payait 9 749 francs pour les deux taxes. Cette année, l'addition se monte à 14 758 francs. Jadis indolore, la fiscalité locale est devenue au fil des ans le principal impôt direct acquitté par nombre de ménages. A Champigny (Val-de-Marne), la famille Mosca devra régler cette année 11 818 francs d'i