Des municipales, ça se prépare. Et les députés- maires socialistes
ne peuvent rester insensibles à la gronde de leurs concitoyens, inquiets de la constante progression des impôts locaux en général et de leur taxe d'habitation en particulier. Le hiatus est d'autant plus gênant que la réforme de «l'impôt le plus injuste du pays», selon l'expression de Dominique Strauss-Kahn, est au programme du PS depuis maintenant" dix ans. Pis, le Premier ministre s'est, il y a deux ans, engagé personnellement à rouvrir ce chantier. On en est toujours au stade des promesses. La majorité s'inquiète donc. Calendrier. A quelques mois des municipales, une telle situation fait désordre. Le ministre de l'Economie a certes inscrit au programme de l'an 2000 la remise à plat de la fiscalité directe, taxe d'habitation et impôt sur le revenu. Mais ce calendrier déplaît souverainement aux parlementaires: les mesures prônées par Bercy ne pourront pas être avalisées avant l'automne prochain. Du coup, les Français ne verraient la facture locale s'alléger qu'en octobre 2001, six mois après le verdict des urnes. Trop tard pour que les candidats socialistes puissent faire de la baisse d'impôt leur argument de campagne. Les députés cherchent donc le moyen de ménager leur fonds de commerce sans compromettre les grandes manoeuvres berciennes. Didier Migaud, le rapporteur du budget, a sérieusement travaillé la question. Dans un amendement au projet de loi de finances 2000, il enjoint le gouvernement de présenter