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Libération

Saint-Vulbas, un train de vie d'émir. Les taxes y sont minimes.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h52

Saint-Vulbas (Ain), envoyé spécial.

Dans le pays du Bugey, on surnomme Saint-Vulbas, «l'émirat». Ce bourg de 870 habitants n'a pas de pétrole. Mais il a une centrale nucléaire. Et ce cadeau lui permet de se doter d'équipements dignes d'une ville de 30 000 habitants. Dans le pays, ça fait parler. «C'est vrai que les communes des environs nous envient», reconnaît sans détour Marcel Jacquin, 50 ans, dessinateur industriel dans la journée et maire du village le soir après son travail. Monsieur le maire est assis sur une jolie cagnotte: un budget annuel de 25 millions de francs dont 80% viennent de la taxe professionnelle réglée par EDF. Du coup, les habitants ne payent pas de taxe d'habitation à la municipalité. Seule la part départementale et régionale est prélevée. Traduction sur la feuille d'impôt: 400 à 500 francs d'impôts locaux pour un appartement de 80 mètres carrés. Une fiscalité locale de cinq à dix fois inférieure à celle acquittée par la plupart des habitants de l'Hexagone. Cet impôt indolore va de pair avec un train de vie communal fastueux. Evidemment, Saint-Vulbas se devait d'avoir une mairie digne de son statut. Le résultat n'est pas décevant: l'accès au petit palais municipal se fait par une passerelle minérale traversant un plan d'eau parsemé de jets. Intérieur: moquette épaisse, parquet, mobilier dernier cri. Le conseil municipal se réunit dans une salle en forme de tour médiévale construite en pierre du pays.

Boule. Saint-Vulbas ne se refuse rien: maison des j