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Libération

Deux rapports de l'ONU et de l'OSCE dénoncent des exactions. Rétorsion ethnique pour un Kosovo albanais. Serbes, Roms, Turcs"" sont persécutés et fuient la province, pourtant placée sous l'entière autorité de l'ONU.

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publié le 13 novembre 1999 à 1h55

Cinq mois ont passé depuis l'entrée, le 12 juin, des troupes de

l'Otan au Kosovo, devenu depuis un protectorat international de fait administré par l'ONU. Les défis auxquels se trouvent confrontés la Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo (Minuk) et l'administrateur civil de l'ONU, Bernard Kouchner, étaient et restent immenses. Il y a les haines et les désirs de vengeance accumulés pendant des décennies d'oppression, et exacerbés pendant les trois mois du conflit par l'expulsion de 800 000 Albanais kosovars par la terreur serbe. Ils sont presque tous revenus et la reconstruction a commencé petit à petit, malgré les carences d'infrastructures et le manque de matériel. L'administration se met très lentement en place. Le point le plus noir de ce bilan provisoire est néanmoins la question des droits de l'homme et, en premier lieu, le sort des minorités non albanaises.

Accablant. «Le nettoyage ethnique des Albanais au printemps, accompagné de meurtres, de tortures, de pillages et de l'incendie d'habitations, a fait place à l'automne au nettoyage ethnique des Serbes, des Roms et autres communautés non albanaises, accompagné des mêmes atrocités», affirmait, il y a une semaine, Jiri Dienstbier, ancien dissident et ex-ministre des Affaires étrangères tchèque en présentant un rapport sur l'ex-Yougoslavie particulièrement accusateur sur la situation au Kosovo (page 3).

Le vieux compagnon de lutte de Vaclav Havel était au Kosovo jusqu'à la mi-août. Son rapport met ouvertement en c