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Libération
Éditorial

Spirale.

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publié le 13 novembre 1999 à 1h56

Les conclusions des rapports des Nations unies et de l'Organisation

pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sont indiscutables: les droits élémentaires des minorités, notamment serbe et tsigane, sont foulés au pied, et l'Armée de libération du Kosovo (UCK) ne fait rien ­ c'est le moins que l'on puisse dire ­ pour y mettre un terme. Faut-il pour autant accabler la mission de l'ONU pour le Kosovo, dirigée par Bernard Kouchner, et lui faire porter la responsabilité de cet échec?

Certains diplomates européens ne s'en privent pas, au moins en privé. Ils reprochent notamment à l'ancien French doctor d'avoir intégré dans sa démarche l'inéluctabilité d'une indépendance du Kosovo, dont l'UCK serait la première bénéficiaire, et d'avoir, au nom du réalisme, passé par pertes et profits un hypothétique multiethnisme kosovar. Peut-être.

En adoptant, en juin, la résolution 1 244, le Conseil de sécurité a confié une mission quasi impossible aux Nations unies. Celles-ci doivent, dans le même temps, considérer le Kosovo comme partie intégrante de la Fédération yougoslave et établir une administration intérimaire permettant à la population du Kosovo de bénéficier d'une large autonomie en attendant un règlement politique.

Admirable programme! Un peu comme si l'on avait demandé aux Nations unies, après la guerre d'Algérie, de veiller au multipartisme et au maintien des pieds-noirs dans les lieux. Peut-être y aurait-il eu un début de chance si les Etats dont dépend, finalement, la mission