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Libération

Au bonheur des réformateurs. L'accord est l'oeuvre du Premier ministre chinois, leader d'une nouvelle génération.

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publié le 16 novembre 1999 à 1h43

Pékin, de notre correspondante.

Le feu vert américain permettant l'entrée de la Chine à l'OMC était crucial pour les réformateurs chinois. Depuis bientôt deux ans, une nouvelle génération de hauts fonctionnaires et dirigeants, dont le chef de file est le Premier ministre Zhu Rongji, se bat pour insérer la Chine dans le tissu de la communauté internationale.

L'adhésion à l'OMC est perçue comme une sorte de bétonnage sur le long chemin de l'ouverture et un coup d'accélérateur pour les réformes. «La Chine doit entrer à l'OMC, expliquait l'un des journalistes vedettes de la télévision chinoise, car notre pays est tellement changeant qu'il faut des règles internationales pour le fixer dans l'ouverture.»

Les Etats-Unis ont compris, a posteriori, ce lien intime et pervers entre une décision d'envergure internationale et la vie politique chinoise. En avril, le Premier ministre Zhu Rongji s'est rendu en visite officielle aux Etats-Unis, porteur de concessions obtenues à l'arraché auprès de certaines administrations chinoises. Il était vital pour Zhu, déjà très critiqué pour son réformisme, de revenir avec un succès sur l'OMC.

Mais Clinton, craignant de s'aliéner le Congrès, n'a pas bougé (lire page 5). Dès son retour, Zhu a dû adopter un profil bas. Les grands négociateurs du dossier de l'OMC, comme Mme Wu Yi, ont été remplacés par des personnalités plus intransigeantes. Paradoxe absolu: Washington venait d'affaiblir le plus réformiste des Premiers ministres chinois. Jusqu'à aujourd'hui