Washington, de notre correspondant.
Le plus important dans l'accord conclu lundi à Pékin pour ouvrir la voie à l'adhésion de la Chine à l'OMC n'est pas ce qu'il contient, mais le simple fait qu'il puisse être signé, expliquait la semaine dernière un ancien responsable du Conseil national de sécurité américain. «Si les Etats-Unis et la Chine n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord là-dessus, on aurait pu avoir le sentiment qu'ils ne pourraient jamais être d'accord sur rien», ajoutait lundi un diplomate américain. Bill Clinton a crié victoire depuis Ankara en proclamant que «cet accord est bon pour les Etats-Unis, bon pour la Chine et bon pour l'économie mondiale». Mais, à la vérité, cet accord ressemble un peu à un repêchage in extremis pour des relations sino-américaines qui s'étaient envenimées cette année au fil des allégations d'espionnage chinois aux Etats-Unis et du bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade, durant la guerre du Kosovo. L'adhésion éventuelle de la Chine à l'OMC ne garantit pas la fin des tensions, car, comme le rappelle le commentateur de politique étrangère du Washington Post, Jim Hoagland, «la pierre de touche des relations sino-américaines n'est plus la question des droits de l'homme, ni celle de la coopération économique, mais bien la rivalité stratégique» qui oppose Pékin à Washington en Asie.
Convaincre le Congrès. Bill Clinton a gagné le pari qu'il avait fait sur la volonté des dirigeants chinois de «découpler» l'intégration de leur pays