Le copilote du Boeing 767 d'EgyptAir a-t-il volontairement entraîné
dans la mort les 216 personnes qui étaient à bord avec lui? Telle est dorénavant l'hypothèse qui prévaut aux Etats-Unis pour expliquer la catastrophe du 31 octobre. Une hypothèse qui n'est pas gratuite, même si elle suscite déjà les protestations indignées des responsables de la compagnie égyptienne. Car elle a le mérite d'expliquer ce qu'ont «dit», indéniablement, les deux boîtes noires repêchées dans l'Atlantique: le crash n'est pas dû à une défaillance technique de l'appareil, qui a obéi à des manipulations humaines, parfois contradictoires, depuis le moment où il est revenu en pilotage manuel jusqu'à l'extinction fatale des réacteurs.
La piste du copilote fou suicidaire ou terroriste-kamikaze sera-t-elle formellement corroborée par l'enquête que vient d'ouvrir le FBI? Ce n'est pas impossible. Et tel est, par exemple, l'intérêt objectif de Boeing pour préserver la réputation de ses appareils. C'est aussi celui du FBI, qui n'aime pas se satisfaire d'un échec, même si on ne peut pas soupçonner les «fédéraux» américains de «rouler» pour qui que ce soit dans cette affaire. Mais la vérité scientifique n'étant pas toujours au rendez-vous en matière de catastrophe aérienne, il est beaucoup plus probable qu'une part de doute, même infime, demeure et entretienne le «mystère» du vol 990. Et tel est, par exemple, l'intérêt objectif des dirigeants égyptiens et de ceux d'EgyptAir qui ne pourront jamais admettre la culpa