Comment s'assurer de la bonne santé mentale et psychologique des
pilotes de ligne? Comment être certain que les navigants n'ont rien d'autre dans la tête que le souci de mener à destination les centaines de passagers qu'ils transportent? A priori, aucune compagnie aérienne ne saurait certifier à 100% qu'il n'arrivera jamais rien à ses pilotes en vol, qu'il s'agisse d'un incident cardiaque, d'un coup brutal de dépression ou d'une crise de démence. En revanche, la dimension psychologique et relationnelle des pilotes et des équipages en général fait désormais partie des champs d'investigation des transporteurs. Relations dans le cockpit. Depuis cinq ou six ans, les compagnies européennes et américaines ont considérablement renforcé ce qu'il est convenu d'appeler la «formation facteurs humains», tout ce qui se rapporte aux relations dans le cockpit entre le commandant de bord et le copilote" mais aussi entre les navigants et les hôtesses et les stewards. Une nouvelle réglementation européenne oblige d'ailleurs les compagnies de l'Union à organiser des stages de CMR (cockpit ressources management). «On considère maintenant que les aspects psychologiques entre les membres d'équipage sont aussi importants que la gestion des pannes en vol, parce que les dysfonctionnements entre pilotes peuvent constituer des facteurs aggravants dans le cas d'incidents ou d'accidents aériens», explique Jean-Pierre Delpech, le directeur du personnel navigant technique d'Air France et ancien chef du