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Libération

A Istanbul, la délégation tchétchène parmi les ONG. Le sommet européen sert de tribune aux minorités.

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publié le 19 novembre 1999 à 1h39

Istanbul, intérim.

Au Forum des ONG, un petit groupe en costumes sombres étale un drapeau vert barré de blanc et de rouge sur une table, dispose quelques chaises, accroche au mur une carte présentant le «désastre écologique dans le Caucase», parsemée de dessins de tanks, d'avions et d'explosions. Trois gaillards en toque de vison prennent place: la conférence de presse de la «délégation tchétchène» peut commencer. Saïd Khassan Abou Mouslimov, conseiller spécial du président tchétchène Aslan Maskhadov, explique qu'il a pour mission de «faire connaître la réalité du génocide» dont Moscou se rend coupable. Il demande perfidement s'il n'y a pas une «conspiration du silence» entre la Russie et le reste du monde, deux poids deux mesure entre le Kosovo ou le Timor oriental, et la Tchétchénie. Malgré les pressions russes pour prévenir l'entrée de «hauts responsables tchétchènes munis de faux passeports» sur le territoire turc, la résistance tchétchène a réussi à profiter du grand raout de l'OSCE pour se faire un peu de publicité. La cause sera plus difficile pour les Ouïgours, minorité musulmane turcophone du Xinjiang chinois, Pékin ne faisant pas partie de l'OSCE. Ainsi, le sommet d'Istanbul servira-t-il un peu de caisse de résonnance à quelques sans-voix de la planète, par le biais d'ONG telles que l'Association pour les peuples menacés ou la Fédération des associations turques eurasiennes" L'opposition serbe, elle, est amenée sur un plateau: invitée très officiellement par le p