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Libération
Éditorial

Péril confirmé.

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publié le 23 novembre 1999 à 1h35

Les beaux jours, promis depuis plusieurs mois aux Algériens par

Abdelaziz Bouteflika, ne sont décidément pas au rendez-vous. L'avis était plutôt à la tempête depuis le début du mois: recrudescence des meurtres imputés aux islamistes ayant refusé de déposer les armes, menaces en tous genres adressées à ceux qui n'applaudissent pas assez fort au projet de concorde civile brandi par le Président, désaccord croissant en coulisse entre ce dernier et la hiérarchie militaire, paralysie de l'exécutif du fait de l'incapacité de Bouteflika, six mois après son élection, de former un nouveau gouvernement.

L'assassinat d'Abdelkader Hachani, quels qu'en soient les commanditaires, confirme d'une manière sanglante combien cette trêve de la lassitude, peu ou prou en vigueur depuis l'élection présidentielle, est menacée. Avec Hachani disparaît en effet la seule personnalité politique issue du Front islamique du salut (FIS) avec laquelle le régime aurait pu véritablement sceller cette réconciliation nationale qu'il affirme appeler de ses voeux. Force est de remarquer en même temps que c'est aussi la bête noire des militaires les plus éradicateurs qui a été assassinée, un homme politique fort habile puisqu'il avait été le vrai architecte de la victoire du FIS au premier tour des élections législatives, en décembre 1991, avant que le processus ne soit suspendu par les généraux.

Abdelkader Hachani était aussi un négociateur coriace: partisan de l'arrêt des violences et de la réconciliation, il exig