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Libération

A la veille de la réunion de l'OMC à Seattle. L'organisation mondiale de la contestation. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants attendus dans la ville américaine, où le «Millenium Round» s'ouvre demain.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h30

Seattle envoyé spécial

Il fait un temps de chien à Seattle, comme pour donner raison à la couverture du magazine The Economist, qui annonce une «tempête sur la mondialisation». Mais la pluie, le froid et le brouillard qui couvrent, en cette fin novembre, les rives du Puget Sound ne sont pas ce qui inquiète le plus les organisateurs de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se déroulera dans cette ville du 30 novembre au 3 décembre. Si «le monde entier a les yeux tournés vers Seattle», reconnaît Patricia Davis, l'une des responsables du comité d'organisation, «c'est à cause de tous ces manifestants venus de l'extérieur» qui ont promis de «paralyser Seattle» et l'OMC. Ils ont déjà commencé à investir la ville.

Mobilisation. Samedi soir, sur les quais, au centre de conférences de Bell Harbor, des centaines de militants de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) tenaient leur 50e congrès, manière de souligner, rappelle John Sweeney, président de la puissante centrale américaine AFL-CIO, que «le mouvement syndical dans le monde entier est mobilisé par la mondialisation». Un peu plus haut dans le centre-ville, ce sont les anarchistes qui se retrouvent à la Convergence, un night-club abandonné sur Denny Way, pour y former les «petits groupes d'amis» qui, selon les instructions données via l'Internet par la Ruckus Society (la Société du chaos), mèneront, mardi, une guérilla urbaine «non-violente et créatrice», visant à empêcher les 3 000 délégu