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Libération

Comment l'OMC est devenue ce qu'elle est.Du Gatt au cycle du Millénaire, l'histoire de la régulation des échanges.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h30

Après la Deuxième Guerre mondiale, alors que l'on mettait en place

les grandes institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale), les pays ont décidé de se doter d'un cadre pour leurs échanges commerciaux. La hantise numéro un était alors le retour du protectionnisme. Un accord général sur le tarif et le commerce (dit Gatt) fut signé en octobre 1947 par vingt-cinq pays et fut doté d'un secrétariat provisoire, en attendant la création d'une véritable organisation internationale du commerce. Celle-ci fut créée lors d'un sommet à La Havane en 1948. Mais le Congrès des Etats-Unis, jugeant l'initiative contraire à la souveraineté américaine, ne ratifia pas l'accord. Le Gatt, structure informelle et intérimaire, perdura. Sous son égide, sept cycles de négociations commerciales ont été menés pour réduire les droits de douane de 40% à 4% depuis 1945.

Depuis cette date, les échanges internationaux ont été multipliés par 17, alors que la production mondiale a quadruplé et que le revenu par habitant de la planète a doublé. Lors du cycle de l'Uruguay (1986-1994), signé à Marrakech, les Européens ont demandé que soit enfin créée une organisation digne de ce nom, capable de trancher les différends autrement que par des commissions d'arbitrage (panels). Ils ont eu gain de cause, et l'OMC a alors été perçue comme une avancée de la «régulation» face au libre-échange débridé ou aux sanctions «unilatérales» américaines. L'OMC réunit aujourd'hui 135 pays.

Pourquoi un nouveau cycle du Mill