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Libération

Des marches contre le marché mondial.Samedi, on manifestait en France, pour des motifs un peu différents.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h30

Cela ressemble au réveil après un trop long sommeil. Samedi

après-midi, quelque 10 000 personnes (5 000 selon la police, 15 000 selon les manifestants) ont manifesté dans Paris, suivant un parcours symbolique, de la place de la Bourse à la place de la Bastille en passant par celle de la République. A Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Rennes, mais aussi à Stockholm, Genève et Bruxelles, plusieurs centaines de voix ont fait écho, à l'appel d'une trentaine d'associations (dont Attac), de syndicats (CGT, Groupe des dix, FSU, Confédération paysanne") et de partis politiques (Verts, PCF, LCR, MDC). Tous venus clamer leur inquiétude face à la «marchandisation» de la planète. Etape d'un processus désormais enclenché?

Protestation diffuse. En 1992, les négociations du Gatt s'étaient déroulées dans une indifférence comateuse; l'an passé, l'accord multilatéral sur l'investissement (l'AMI) avait provoqué un grommellement, annonciateur d'un réveil. Depuis, les actions choc de la Confédération paysanne ont ébranlé l'opinion. A deux jours de l'ouverture des négociations de l'OMC, il s'agissait de fédérer cette protestation diffuse. «C'est la première fois que convergent les victimes du libéralisme, chômeurs, sans-logis, agriculteurs; les gens prennent conscience que nous sommes entrés dans un cycle infernal où les négociations internationales prétendent régir tous les aspects de notre vie quotidienne ­ santé, culture, éducation, alimentation», estime Alain Krivine, porte-parol