Un peu comme au festival d'Avignon, il y a à Seattle le «in» (la
conférence ministérielle) et le «off» (les quelque 400 organisations non gouvernementales qui l'assiègent). Et, pour attirer le chaland, surtout et d'abord le journaliste, les artistes du off distribuent des tracts, des cartes postales, des marque-page. Comme celui-ci , très mignon, qui présente un pantin de carton, en costume de tartan, aux traits du négociateurs européen: «Pascal Lamy, l'homme qui va dire oui.» Chez Greenpeace, on a choisi le cadeau ludique et effronté: une capote verte comme du sirop de menthe. Pour le militant de l'organisation écologiste, c'est une façon d'afficher sa couleur en toutes circonstances. Le commentaire qui accompagne ce présent de bienvenue? «Protégez-vous, protégez-nous! Préconisez et pratiquez le safe trade, ["] protégez l'environnement des inconvénients commercialement transmissibles promus par l'OMC», etc. Offrir un préservatif lors de ce type de conférence devient presque une habitude. Lors du dernier sommet du G7, à Cologne en juin dernier, trois préservatifs, formant les trois zéros de 2000, avaient été distribués par les organisateurs du sommet. De quoi détendre l'atmosphère. Mais, cette fois-ci, la capote est lourdement présentée comme «symbole de». En l'occurrence, symbole de protection. Protection de l'environnement, des animaux, etc. De fait, s'il l'on y réfléchit bien, la protection est le grand thème de ces journées de Seattle. Les pays riches veulent se pr