La pilule du lendemain au collège et au lycée? Nul doute que
l'annonce de Ségolène Royal aura choqué plus d'un parent. Certains pour des raisons éthiques, au moins jusqu'à ce qu'ils soient confrontés au problème d'une grossesse précoce non désirée. Beaucoup parce que la mesure va briser un non-dit sinon un tabou en mettant en évidence une absence de communication et de confiance dans le cercle familial, un risque d'«accident» du genre de celui qui n'arrive qu'aux autres et dont on s'espère protégé par la statistique. Les chiffres, pourtant, sont là qui témoignent de la réalité du problème puisqu'on enregistre un minimum de 16000 avortements annuels chez les moins de 20 ans dont plus de 6 000 pour les moins de 18 ans. Certains diront que ces chiffres restent modestes surtout si on les compare au triste bilan britannique en ce domaine ou aux plus de 22 000 avortements enregistrés chaque année en France. Ils n'auront que l'immense tort de faire bon marché du traumatisme psychologique profond que provoque inévitablement un avortement, même lorsqu'il est effectué dans les meilleures conditions.
On ne le répétera jamais assez: laisser s'installer l'idée que l'IVG peut constituer un palliatif acceptable de la contraception équivaut à une démission, à un retour en arrière. Voilà bien pourquoi, d'ailleurs, la mise à disposition de la pilule du lendemain dans les infirmeries scolaires doit impliquer l'obligation pour l'adolescente concernée d'être prise en charge par un centre de contr