Dans l'affaire «Araignée», Belgrade accuse les «services secrets
français», et le quotidien Politika désigne précisément la DST.
Or, selon le décret fixant ses attributions, la Direction de la surveillance du territoire «a compétence pour rechercher et prévenir, sur le territoire de la République française, les activités inspirées, engagées ou soutenues par des puissances étrangères». Cette force de police, qui dépend du ministère de l'Intérieur, n'a donc pas le droit d'agir en dehors des frontières. Théoriquement. Car, dans la pratique, la lutte contre le terrorisme a souvent poussé la DST à s'affranchir de cette règle. Notamment sur les dossiers algériens ou pour l'arrestation de Carlos au Soudan.
Mais, en agissant de la sorte, la DST marche sur les plates-bandes de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), rattachée au ministère de la Défense. La DGSE est chargée des opérations clandestines à l'étranger. Les relations entre les deux maisons ne sont pas toujours au beau fixe. La coordination s'opère en principe au sein du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), qui dépend de Matignon, mais sous la Ve République, aucune de ces affaires ne se règlent sans remonter à l'Elysée, même en période de cohabitation.
Enfin, la Direction du renseignement militaire (DRM), rattachée à l'état-major des armées, est de plus en plus impliquée dans les affaires balkaniques. Depuis huit ans, plusieurs milliers de soldats français sont stationnés en permanence en ex-Yougo