Noël Forgeard, 53 ans, est le numéro 1 d'Airbus depuis 1998, après
avoir été l'un des barons du groupe Lagardère.
Airbus va-t-il décider, mercredi, de lancer l'A3XX?
Le conseil du 8 décembre devrait être une étape importante pour l'A3XX. Deux mots sont à l'ordre du jour: détermination et prudence. Détermination, car Airbus a bien fait son travail. Le dossier est complet, convaincant, et j'y crois très fort. Prudence, car les deux grands actionnaires privés, EADS et BAe Systems, vont devoir débourser plusieurs milliards de dollars pour financer cet avion et je m'en sens intimement comptable. Lancer l'A3XX est une responsabilité énorme. C'est pourquoi nous serons aussi méthodiques et rigoureux sur sa commercialisation que sur sa conception. Le produit existe, il est très bon, mais je veux être sûr que le marché correspond à notre attente. Pour cela, je compte aller voir quelques compagnies de référence et m'assurer de leur réelle volonté d'acheter cet avion. Si la réponse est satisfaisante, alors nous pourrons engager la commercialisation à grande échelle. Telle est la méthode que je vais proposer au conseil, mercredi. Elle ne constitue pas un délai de plus: elle est compatible avec le calendrier souhaité d'un lancement définitif en 2000 et d'une entrée en service en 2005. Mais je ne peux démarcher des grands clients que sur la base d'un projet crédible, et cela requiert que soit prise la décision sur la chaîne d'assemblage final. Les actionnaires ont tous les éléments de la d