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Libération

«Des munitions rêvées pour Thatcher». Le non de Paris sape la stratégie européenne de Tony Blair.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h04

Londres, de notre correspondant.

Si Lionel et Tony faisaient du music-hall, la presse du coeur pourrait annoncer que le duo bat de l'aile. Le porte-parole du Premier ministre britannique a fait savoir que Tony Blair était «en colère», qu'il l'avait dit dans la nuit de jeudi à Lionel Jospin et qu'il réitérerait ses protestations à Helsinki. «Nous sommes très, très déçus, on a été trompés, je suis amer, expliquait, hier matin, Denis MacShane, député travailliste du Yorkshire, proche de Blair et francophile. Je me demande aujourd'hui à quoi cela sert d'essayer de bâtir une relation privilégiée avec Paris, on ne peut pas dénoncer l'unilatéralisme commercial des Américains et faire la même chose qu'eux.»

La semaine dernière, Tony Blair, ayant apparemment obtenu des assurances privées de Lionel Jospin, se disait certain d'avoir gagné la guerre du boeuf, expliquait hier le Guardian. «Une présomption qui s'est avérée totalement fausse», assène le quotidien proche du Labour.

Le non français remet profondément en cause la stratégie diplomatique de Blair qui avait choisi un «engagement positif en Europe» plutôt que les coups de gueule habituels des gouvernements de la Grande-Bretagne. Les Britanniques sont d'autant plus déçus qu'ils assurent avoir tout fait pour trouver un compromis avec Paris, négociant sur tous les points soulevés par les Français qu'ils pensaient de bonne foi. «Blair a dû faire face à une énorme pression des médias, de l'opposition et de l'opinion publique, mais il a t