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Libération

Elections législatives dimanche en Russie. La Tchétchénie au service du Kremlin. Le clan Eltsine a su profiter de la guerre pour reléguer l'affairisme et la crise économique au second plan.

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publié le 18 décembre 1999 à 2h24

Moscou, de notre correspondant.

Cent sept millions d'électeurs s'apprêtent à élire ce dimanche les 450 députés de la Douma, la chambre basse du Parlement. Mais le pays s'étendant sur onze fuseaux horaires, on votera déjà à Vladivostok lorsque l'on se réveillera à Moscou et qu'on finira sa nuit à Kaliningrad. Le taux d'abstention n'est pas la donnée la moins intéressante de la consultation. C'est le troisième scrutin législatif de la Russie d'après l'URSS et le second qui se déroule (comme en 1995) sur fond de guerre en Tchétchénie. La moitié des députés sont élus au scrutin proportionnel sur des listes proposées par les partis ou coalitions ­ mais il faut franchir la barre des 5% pour entrer au Parlement. Les 225 autres sont élus dans des circonscriptions au scrutin majoritaire.

Les partis que les sondages donnent autour des 5% sont parmi ceux qui (se) dépensent le plus pour faire parler d'eux. Ainsi le parti de l'extrémiste Jirinovski qui a occupé les écrans avec ses spots, ou celui de l'Union des droites dont le leader, Sergueï Kirienko, essaie de profiter de l'ascenseur du Premier ministre Poutine en approuvant sans réserve sa guerre en Tchétchénie et en lui offrant, en direct à la télé, le programme de son parti consigné dans un ouvrage épais comme le Bottin.

Du côté des députés élus au scrutin uninominal, on a observé ces derniers jours plusieurs défections in extremis de candidats pas forcément mal placés, probablement achetés à coups de dollars et de promesses par un can