En France quand on réforme, on ne supprime rien, on empile.
Moyennant quoi, l'édifice administratif est d'une rare complexité puisqu'il est constitué de quatre niveaux de compétence: la commune, le département, la région et l'Etat. Sans parler des divers regroupements communaux. Il y a de quoi alimenter des débats sur le cumul des mandats, mais il y a surtout de quoi donner des migraines aux décideurs de la vie publique. Au total, si l'on devait donner un coefficient d'efficacité à la machine administrative française, il serait moins brillant qu'on le dit. Les défauts anciens de ce système sont apparus encore plus criants avec l'urbanisation accélérée du territoire. Le dernier recensement l'a confirmé: les difficultés urbaines transports, habitat social, équipements collectifs, sécurité ne sont plus seulement le lot des grandes villes, elles contaminent les petites. Or notre système de pouvoir est non seulement inextricable dans ses domaines de compétences, il est aussi hérité d'une France rurale où l'on dessinait les départements selon les heures de cheval nécessaires pour rejoindre le chef-lieu.
L'avant-projet de loi Gayssot-Besson, dont nous révélons ici la teneur, vise à dégripper ce système en responsabilisant les élus quand il le faut, en remettant en cause la décentralisation quand elle conduit à la déresponsabilisation et en donnant aux associations soucieuses d'environnement collectif des bases juridiques pour agir sur les projets d'urbanisme.
Bravo dira-t-on. Pour