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Libération
Interview

Jean-Claude Gayssot et Louis Besson livrent les idées dominantes de leur travail. «Maîtriser l'éclatement de certains quartiers».

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement et des Transports, et

Louis Besson, secrétaire d'Etat au Logement, ont été désignés par le Premier ministre pour être les maîtres d'oeuvre de la seule grande loi urbaine du mandat Jospin. Tous deux expliquent dans cette interview la philosophie d'un texte qui risque de créer des remous. Sont en jeu: les contours de la décentralisation et les pouvoirs des maires. Sur les égoïsmes locaux, le refus des HLM, une certaine gestion clientéliste du stationnement, près de vingt ans de mauvaises habitudes seront remises en cause. Une loi sur l'urbanisme, les déplacements, l'habitat: le chantier est monumental" Jean-Claude Gayssot. L'objectif de cette loi est de donner une plus grande cohérence aux politiques urbaines, de déplacements et d'habitat, de simplifier et de solidariser. Au-delà, nous souhaitons qu'il y ait un tournant dans la réflexion sur la ville. Quand 85% des gens vivent en ville, dans dix ou quinze ans, on nous dira: qu'avez-vous fait? Vous n'avez pas été capables d'enrayer les phénomènes de ghettoïsation, d'asphyxie" Louis Besson. On peut dire, sans être prétentieux, qu'il y a des dimensions de refondation dans ce texte. Une refondation des enjeux de l'urbanisme: ce ne sont plus seulement des objectifs d'expansion, d'absorption de la croissance démographique qui était la logique dominante des textes d'il y a trente-cinq ans. Aujourd'hui, nous visons la maîtrise de l'éclatement, de l'obsolescence de certain quartiers. Cette