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Libération

Pont d'art sur le Rhin «L'axe franco-allemand», privilégié du Mnam.

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publié le 28 décembre 1999 à 2h17

Depuis son installation à Beaubourg, le musée national d'Art moderne

(Mnam) a, en gros, revêtu trois formes reconnaissables. La façon Pontus Hulten, la manière Dominique Bozo et celle de Werner Spies, pour évoquer trois directeurs du musée. La forme Pontus Hulten a correspondu au moment le plus utopique. Précédés par une campagne d'achats sans précédent, les premiers accrochages fabriquaient un musée sans murs (il y avait même des cimaises amovibles), rassemblant dans un «parcours principal» des oeuvres installées dans un ordre strictement chronologique, sans souci de les regrouper par artiste. Retour au patrimoine avec Dominique Bozo, directeur du musée en 1981-1986, puis en 1990 (du musée conjoint au Centre de création industrielle). En 1985, il fait appel à Gae Aulenti pour privilégier la notion d'une «collection», qui se veut la seconde au monde (après le MoMA de New York). Elle est présentée dans des espaces «individuels», privilégiant le suivi de tel ou tel artiste, Picasso et Matisse, Léger ou Miró, qui reçoivent un traitement de choix.

La nouvelle manière de Werner Spies ressemble au pont de Kehl, qui relie l'Allemagne à Strasbourg. Sa vision repose en effet sur un axe européen, plutôt franco-allemand. Faisant la part belle à Picasso et à Max Ernst: Spies est spécialiste de ces deux artistes. Le surréalisme en profite (avec la reconstitution de l'atelier d'André Breton, passionnante). De même dada, turgescent mouvement franco-allemand, bénéficie d'une salle entière où