La France n'a qu'une faible mémoire collective des catastrophes
naturelles, ou écologiques comme l'on dit lorsque l'homme ajoute ses propres dommages. Elle le doit à un climat qui, pour être diversifié, n'est pas porté aux extrêmes. Non qu'elle soit épargnée par les drames, comme on a pu le constater récemment encore avec les inondations du Roussillon. Mais il n'y a pas, dans ce pays, les réflexes de survie des populations habituées ailleurs aux cyclones, ouragans et autres ravages naturels récurrents. Dans le bilan humain très lourd des quarante-huit heures écoulées, il y a une part anormalement élevée d'imprudences, voire d'ignorance des dangers encourus quand les toits se mettent à voler et les arbres à s'abattre.
On peut penser que la tempête qui vient de déferler restera, elle, gravée dans tous les esprits. Autant par sa quasi-coïncidence avec le passage à l'an 2000 qu'en raison de cette situation inédite: pour une fois, c'est la quasi-totalité du territoire qui aura été frappée en même temps par les mêmes intempéries.
Une épreuve aussi largement partagée incite à la réflexion générale. A l'évidence, ce qui ne marche pas si mal dans ce pays en de telles circonstances, ce sont les services techniques de l'Etat, des collectivités locales, de la sécurité civile, d'EDF. Sans forcément avoir besoin de ministres en bottes et ciré, c'est une communauté aguerrie du secours qui s'est mise immédiatement en branle, renforcée par la solidarité spontanée des simples gens.
Ce qui marche