Etel envoyé spécial
Sans cesse sillonné par les camions de pompiers et les petits bataillons d'hommes jaune marron, l'ancien port thonier d'Etel (Morbihan) est sens dessus dessous. Dans la mairie qui domine l'embouchure de la ria, les pompiers ont investi la salle du conseil municipal pour installer l'un des postes de commandement avancé du plan Polmar. Autour des tables encombrées de téléphones et de cartes d'état-major se réunissent, chaque matin à 8 h 15, représentants de la direction départementale de l'équipement (DDE), des services municipaux et officiers de sapeurs-pompiers pour organiser les opérations de reconnaissance. Une heure plus tard, nouvelle réunion. Il s'agit, cette fois, de lancer les premiers chantiers de ramassage du mazout.
Venus des Pays-de-la-Loire et de Poitou-Charentes, une centaine de pompiers sont répartis avec leurs véhicules sur 20 kilomètres de plage. De Lorient à la presqu'île de Quiberon. Sur les murs du PC, des tableaux encadrant le portrait du président de la République font état des moyens matériels «actuels» et «envisagés»: 6 tracto-pelles, 50 bottes, 5 bennes (12 envisagées), etc. «Nous avons tous été surpris par l'arrivée, samedi, des premières nappes, raconte Rémy Guillevic, le maire d'Etel, arpentant sa mairie maculée de traces de goudron. Et nous manquons cruellement de petit matériel. Des bénévoles arrivent et sont complètement démunis.»
11 h 30. Une transmission radio du «secteur 70» est répercutée sur le PC: on signale une nappe de