Saint-Pierre-sur-Dives, envoyé spécial
La cellule de crise, c'est son truc. Claude Lacour, le secrétaire général de la mairie, a pris les choses en main dès la fin de la bourrasque de dimanche. «Ça doit être la seule cellule d'une commune de 4 000 habitants, annonce-t-il fièrement. Mais elle se justifie. Ici, 90% de l'immobilier public est touché et 50% des habitants ont fait des déclarations de sinistre.» L'une des rares barres HLM de la commune de Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados n'a plus de toit. Quant aux murs, ils ont des lézardes larges comme des fenêtres. Bilan: 64 familles à la rue et 80 voitures enterrées sous les gravats.
Réquisitionnés. Alors, de sa cellule installée à la mairie, avec les pompiers (tous bénévoles), quelques agents de l'EDF et le maire du village, Claude Lacour s'est débrouillé. «On a réquisitionné l'hôtel de la Poste. Enfin, il n'y a rien d'officiel là-dedans. Le patron, c'est un copain.» Mais seules quatre familles se sont abritées là. Les autres sont logées chez des amis ou dans la famille. Claude a également réquisitionné le foyer municipal. L'armée lui a fourni lits de camp et couvertures. Mais ils n'ont abrité personne et les lits ont été repliés. Et puis, il y a ces deux enfants qui habitaient eux aussi l'immeuble HLM de Saint-Pierre. Claude les a trouvés un peu traumatisés et a demandé une aide psychologique au CHU de Caen. Mais quand deux infirmiers et un psy ont débarqué à la mairie, les enfants avaient disparu, ils jouaient au Lego