Oui, le phénomène est exceptionnel. Cette sorte de dépression née
sur l'océan, et qui continue de se creuser sur le continent (la pression continue de baisser), est inhabituelle. Non, les modèles météo ne trouvent pas facile de prédire de pareils extrêmes (il faut en comparer plusieurs et avoir des prévisionnistes de grande qualité). Pas question pour autant de tirer des deux tempêtes des conclusions définitives, du style «le climat fout le camp». Comme le rappelle Pierre Bessemoulin, directeur de la climatologie à Météo-France (Toulouse), il ne s'agit en effet que d'un phénomène «régional». Avec un «recul météo» faible, les observations sur le terrain n'ayant qu'un petit siècle et demi.
Ce qui est inhabituel. Une dépression sur la France n'a rien d'inhabituel, c'est même une «composante majeure» de notre climat, rappelle Pierre Bessemoulin. Rare, en revanche, est ce genre de dépression qui a commencé de «se creuser» sur le proche Atlantique et continue de se creuser sur le continent. Car ce qui fait le «moteur» d'une dépression, c'est son alimentation en vapeur d'eau. Ces deux tempêtes sont donc en cela différentes de «celle du 15 octobre 1987», qui avait ravagé la Bretagne, mais du même genre, «en plus fort, que celle du 3 février 1990». Des tourbillons en résonance. «Il existe peut-être quatre ou cinq théories» pour expliquer de telles dépressions. «L'une d'elles met en avant le couplage entre des tourbillons au niveau de la surface et au niveau de la troposphère.» Cela s