C'est le genre de spirale infernale dont on ne s'extrait qu'avec la
plus grande difficulté. Le patron de TotalFina, affréteur de l'Erika, n'a pas su gérer la crise qui couve depuis deux semaines et il ne sait plus comment retourner la situation. Résultat, condamnations et appels au boycottage se multiplient. C'est comme si Thierry Desmarest s'était laissé aspirer, au fil de ces derniers jours, dans une mélasse aussi visqueuse que son fioul lourd; il a beau faire, désormais, plus il essaie de s'en sortir, plus il s'y enfonce.
«Il y a le feu, non?» C'est ainsi que le pétrolier a désespérément tenté de manifester compassion et bonne volonté, hier, face à Pascale Clark, lors de l'émission Question directe sur France Inter. Quarante minutes de calvaire manifeste pour cet ingénieur «peu habitué aux effets de manches sous les sunlights», comme dirait l'un de ses conseillers. Pourquoi s'est-il rendu en catimini sur la côte atlantique dans la journée de lundi? Desmarest, mal à l'aise: «Je ne suis pas un homme politique qui doit faire des réunions publiques et du show sur place. Je voulais simplement me rendre compte et discuter avec les élus"» Jospin et Chirac apprécieront. Pascale Clark insiste: «Total est devenu l'ennemi, on appelle au boycott de Total, les actions de l'entreprise baissent" il y a le feu, non?» Desmarest reprend son discours de zéro: «C'est un problème sérieux qu'il faut traiter sérieusement; ce que nous voulons, c'est compenser tout ce qu'il y a pu avoir comme dégât