La fête a changé. Et le réveillon de toutes les folies pourrait bien virer dîner de famille. Les prix extravagants pratiqués par les voyagistes et les restaurateurs à l'occasion du passage à l'an 2000 avaient déjà réussi à freiner les ardeurs festives des Français. Pour les convaincre un peu plus encore de limiter leurs ébats, il n'aura fallu qu'une bonne frousse, suscitée par l'insécurité possible des grands bains de foule urbains, organisés à l'occasion du changement de millénaire.
Et puis la tempête est passée par là. Du centre de la France à la Normandie, sans oublier le Sud-Ouest, plus d'une centaine de bals de campagne et dîners de gala sont annulés dans les petites villes et les villages, pour cause de piste de danse inondée, de toit mal en point ou de convives sinistrés. De nombreux feux d'artifice, prévus à minuit pile, ne seront pas tirés. Les pétards sont mouillés et l'électricité manque parfois. Chez Lacroix Ruggieri, roi de la pyrotechnie française, on estime les pertes de commandes à près de 35%. De toute façon, de nombreux urbains qui souhaitaient s'offrir un réveillon campagnard ont renoncé, par peur d'affronter des routes secondaires toujours difficiles d'accès. La fédération des gîtes de France a enregistré près de 20% d'annulations pour ce seul week-end.
Italiens en masse. Si les bals de province sont parfois annulés, les fêtes prévues dans les grandes villes sont maintenues. A Bordeaux, on dansera malgré tout sur les quais de la Garonne, recouverts par 80