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Libération
Reportage

Dans les Vosges, il faut réparer sous la neige.Les manifestations d'impatience se multiplient à l'encontre des techniciens.

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publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Epinal envoyée spéciale

«Huit jours sans électricité, merci EDF.» Le panneau à l'entrée de Champ-le-Duc sonne comme une menace. Ici, les camionnettes bleues des électriciens ne seront sans doute pas accueillies avec bienveillance. Depuis une semaine, le département des Vosges apprend à vivre sans électricité. Une semaine, c'est long. Si bien que partout, des rumeurs commencent à naître. A la Bresse, les skieurs en bas des remonte-pentes s'inquiètent à la moindre panne des télésièges. Dès l'achat du forfait, les skieurs doivent signer une décharge prévoyant qu'en cas de coupure de courant, aucun remboursement n'est à attendre. Mercredi, une trentaine d'entre eux en sont presque venus aux mains avec le directeur de la station. Ils ont très mal pris qu'après quatre jours de repos forcé pour cause de panne électrique, une nouvelle baisse de tension ait entraîné l'arrêt des remontées en cours de journée.

Rumeurs. Ailleurs, on raconte que des vieux sont morts de froid. Une rumeur fermement démentie par le préfet des Vosges dans les journaux locaux. N'empêche, dans certaines maisons de retraite, comme à Bruyères, la lumière et le chauffage ne sont revenus qu'au bout de cinq jours. Certains pensionnaires ont pu être accueillis par leur famille. Pour les autres, c'était couvertures supplémentaires et repas (froid) servi dès 17 heures «Pour profiter de la lumière du jour», raconte la fille d'une résidente.

Le désespoir de ne pas avoir de courant a même conduit à des situations ubuesque