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Libération

«Pertes historiques» dans les parcs et jardins. Les arbres «remarquables» ont souffert. Vincennes endeuillé par la mort de Granit.

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publié le 4 janvier 2000 à 22h10

Les historiques ont tenu bons. Au Jardin des Plantes, les arbres les

plus remarquables doivent parfois plus à leurs illustres planteurs du XVIIIe siècle qu'à leur véritable essence. Yves-Marie Allain, directeur des cultures, fait le bilan de l'après-tempête: le cèdre de Jussieu n'a perdu qu'une branche, mais son pin de Corse est indemne, tout comme le chêne de Michaux ou le platane de Buffon. Sur les 1 800 arbres du Jardin des Plantes, il déplore 200 pertes. «Quelques vieux ont malheureusement disparu», mais le pire est évité: «On ne va pas perdre un patrimoine génétique ou historique.» Par contre, son Arboretum lui cause bien des soucis. Ce domaine de 200 hectares situé à 30 km de Paris, près de Roquencourt, est une réserve de 2 000 espèces et variétés différentes. Plus de 1 000 arbres sont par terre, soit 10% du patrimoine. «C'est un tel enchevêtrement qu'on en est toujours à l'inventaire.» A vue de nez, 700 espèces sont perdues. Uniques. Pour les retrouver, le Muséum d'histoire naturelle dispose d'un réseau de 600 correspondants qui s'échangent des graines à travers le monde. «On repart de zéro, quarante ans de perdus», glisse-t-il, fataliste, avec une pointe d'anxiété: «Pour certains, il sera difficile de les retrouver.» C'est notamment le cas d'un érable à petites feuilles venu de Crète, dont on ne connaît pas d'autre exemplaire au monde, de ce cèdre à petites aiguilles, «pratiquement disparu dans la nature». Ou encore des chênes de Chine, de plus en plus difficiles à