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Libération

Une lourde facture pour la filière bois . Trois questions autour de la catastrophe.

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publié le 4 janvier 2000 à 22h10

Quel est l'impact sur l'industrie forestière?

Deux ans de récolte de bois sont à terre, entre 90 et 100 millions de mètres cube de bois (soit 270 millions d'arbres) vont déséquilibrer le marché et désorganiser la profession. Les propriétaires forestiers sont les premiers à trinquer. Par exemple, un beau chêne qui se vend 800 francs le m3 va se retrouver autour de 30-35 francs le m3 s'il a été abattu par la tempête. Car un arbre cassé l'est souvent en plein milieu, avec des fentes: plus question de le débiter en planches, il n'est alors bon qu'à la pâte à papier. Les propriétaires vont proposer aux acheteurs de «geler» provisoirement les coupes encore debout même si elles étaient déjà vendues et de leur fournir à la place des bois abattus. Touchés également ceux qui avaient déjà acheté une coupe aujourd'hui sinistrée, ils vont récupérer des morceaux.

Robert Dalzac, président de la Fédération des industries du bois pour l'Aquitaine, où 90% des forêts sont privées, prévoit une crise de quatre ans: «Entre 15 et 20 millions de m3 sont tombés ici, nous créons une cellule de crise que nous allons gérer conjointement avec les propriétaires forestiers.» Les propriétaires n'ont pas encore pu atteindre toutes les parcelles car les routes en forêt restent bloquées, or «il va falloir agir vite, prévient Yves Lesguourgues, directeur technique de la Maison de la forêt à Bordeaux, il faut exploiter tous ces bois avant qu'ils ne s'abîment et derrière il faut les commercialiser en essayant d'ob