Enarque, ancien collaborateur de Philippe Séguin, aujourd'hui
avocat, Nicolas Baverez a publié plusieurs ouvrages sur les embarras de l'Etat moderne (1). Pour Libération, il analyse le regain de crédibilité de l'Etat après les tempêtes et la marée noire.
Le rôle joué par les services publics lors des intempéries vous paraît-il justifier la vogue des discours favorables à l'Etat de ces derniers jours?
Il y a une chose que l'on ne dit pas assez: ce qui a fonctionné, et bien fonctionné, c'est l'Etat local, les préfectures, les directions départementales et les services publics de proximité. Les unités d'urgence se sont mobilisées, comme c'est leur métier. Pendant ce temps, l'Etat central a été totalement absent. Il existait auparavant une vieille tradition républicaine qui voulait que président de la République et Premier ministre ne partent pas en vacances au même moment. Du coup, tout le monde est tombé sur la malheureuse Dominique Voynet, elle-même en vacances avec sa fille. Mais, en réalité, tout le monde était dans le même cas. Cette absence illustre la crise de l'Etat central. Car pourquoi un responsable politique dispose-t-il de conseillers, de secrétaires, de chauffeurs? Pour assurer la continuité de l'Etat, justement pendant les périodes de crise" Malgré tout, les tempêtes et la marée noire n'ont-elles pas apporté la démonstration qu'il convenait de conserver l'Etat-providence, contrairement à ce qu'affirment les tenants du libéralisme?
Oui, il faut un Etat fort. Mais auss