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Libération

Briser le lien entre ministre et parquet

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Le sondage CSA-«Libération» montre une forte sensibilité de l'opinion à l'actualité judiciaire.
publié le 7 janvier 2000 à 22h06
(mis à jour le 7 janvier 2000 à 22h06)

Couper les liens hiérarchiques entre le ministre de la Justice et les magistrats du parquet, les Français sont pour, à une majorité de 53%. C'est ce qui ressort d'un sondage CSA réalisé pour Libération. Au préalable, l'institut avait pris soin de redéfinir des notions qui échappent parfois aux justiciables: le procureur, magistrat du parquet, est celui qui décide d'engager des poursuites et de réclamer des peines au nom de la société; le juge, magistrat du siège, instruit les affaires et rend la justice. Ainsi renseignés, les sondés se prononcent pour une «totale indépendance des parquetiers». Mais cette majorité s'effrite depuis juin 1997: alors, ils étaient 57% à se déclarer favorables à une égale indépendance des magistrats du siège et du parquet. Dans le même temps, le pourcentage de ceux qui trouvent que la tutelle du ministère de la Justice (la chancellerie) garantit l'application d'une même politique pénale dans l'ensemble du pays est passé de 31% à 38%. Le chantier de la réforme de la justice, en cours depuis trois ans, a suscité suffisamment de débats pour réduire de 12% à 9% le nombre des indécis.

Les réactions des sondés traduisent une forte sensibilité à l'actualité judiciaire. En juin 1997, Jacques Toubon, garde des Sceaux du gouvernement Juppé, venait de dépêcher un hélicoptère dans l'Himalaya pour aller quérir un procureur en vacances afin d'intervenir dans l'affaire Xavière Tiberi. Rien d'étonnant à ce que les sondés de CSA pensent alors à 79% (contre 62% auj