La réforme ne les a jamais beaucoup enthousiasmés. Mais enfin. Les magistrats, à quelques exceptions près, ne s'opposaient guère aux projets en cours. Il y avait bien, à gauche, le Syndicat de la magistrature (SM) qui dénonçait une «reprise en main» des procureurs sous couvert d'une plus grande indépendance affichée. Et la très droitière Association professionnelle des magistrats (APM) qui, au contraire, hurlait à l'abandon de l'Etat. Et aussi les juges d'instruction qui bataillaient sur le projet de loi sur la présomption d'innocence. Tandis que les modérés de l'Union syndicale des magistrats (USM) reconnaissaient dans la refonte du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) «un petit pas» vers plus d'indépendance (1). Mais le tout était en ordre dispersé. Les critiques ne portant pas du tout sur les mêmes points. Au Syndicat de la magistrature, la révolte est venue, à l'été 1997, à la lecture du projet réformant les rapports entre la chancellerie et les procureurs. Dénonçant pêle-mêle «les directives impératives du garde des Sceaux dictant aux procureurs des choix de procédure», la hiérarchisation accrue au sein des parquets. Et aussi l'exigence par la ministre de la Justice d'une «information en temps réel» sur les affaires sensibles. Avec, en prime, l'obligation de l'avertir à l'avance des perquisitions. Le tout n'allant pas vraiment dans le sens de l'indépendance.
Un équilibre savant. En revanche, le SM se disait plutôt favorable au texte sur la présompt