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Libération

Une bactérie sournoise et tenace. La listériose peut s'achever par une méningite.

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publié le 8 janvier 2000 à 22h04

1. Deux décès, quatre malades: est-ce le début d'une épidémie

exceptionnelle de listériose?

Il est encore trop tôt pour le dire, d'autres cas pouvant être signalés dans les prochains jours. Le bilan actuel n'autorise pas le pessimisme. On dénombre en France chaque année environ 200 cas de listériose, la plupart guéris par un traitement antibiotique classique. Toutefois, cette maladie infectieuse tue environ 30% des personnes atteintes, soit une soixantaine d'individus par an. La plupart des cas sont «sporadiques», sans lien entre eux. Exception faite en 1992, où une contamination alimentaire était responsable de plus de la moitié des 457 recensés cette année-là (lire page 2).

Mais les études épidémiologiques montrent que le nombre de cas annuels en France est en baisse. Avec trois à quatre cas par million d'habitants par an, l'Hexagone affiche une incidence moyenne par rapport aux autres pays européens. Ces chiffres sont d'autant plus précis que la listériose, classée depuis 1998 comme maladie à déclaration obligatoire, est l'objet d'une surveillance épidémiologique depuis les années 60.

2. Quelle est l'origine de la maladie?

Une bactérie nommée Listeria monocytogenes. Ce microbe, que l'on «attrape» généralement en mangeant, est le plus souvent détruit ou maîtrisé par le système immunitaire. Résultat, on n'est pas forcément malade lorsqu'on héberge ce micro-organisme; 5% de la population seraient ainsi «porteurs sains». Cependant, la Listeria devient redoutable chez les personne