La Ligue contre la violence routière (LCVR) veut faire trembler les
hommes politiques pour les obliger à lutter de manière plus efficace contre les Fangio du dimanche. Elle étudie la possibilité de saisir la Cour de justice de la République (CJR) d'une plainte qui viserait, en fait, les ministres des Transports, responsables de la sécurité routière. «La plainte sera déposée dès que nous aurons trouvé le premier cas sur lequel nous appuyer pour une constitution de partie civile. C'est très délicat: la prescription étant de trois ans, les familles susceptibles de s'associer à notre action sont encore sous le choc. Or, nous avons besoin de gens très solides car ce sont des procédures longues et difficiles», explique Geneviève Jurgensen, cofondatrice de la LCVR. «Avant d'engager une action aussi spectaculaire, la ligue doit consulter son assemblée générale», précise Me Henri Fabre-Luce, avocat de l'association. Depuis trente ans qu'il travaille sur les questions de sécurité routière, le professeur Claude Got estime que le contexte est mûr pour ce type de démarche. Dans l'affaire du sang contaminé, note-t-il, des notions telles que la «mise en danger de la vie d'autrui» ou «l'obligation d'agir» ont été utilisées, et les plaintes ont débouché sur le jugement d'un Premier ministre (Laurent Fabius) et de deux membres de son gouvernement. Le cas de l'ancien ministre de la Santé Claude Evin, qui fait l'objet d'une plainte en cours d'instruction devant la CJR, lui paraît instructif: o