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Libération

Vers un bridage des automobiles dans l'Union européenne.Jospin veut des mouchards sous les capots. Un signal sonore se déclencherait au-delà des 140 km/h et une boîte noire enregistrerait la vitesse du véhicule.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

Les automobilistes vont sursauter, le 19 janvier prochain. Ce

jour-là, Lionel Jospin annoncera son plan de lutte contre l'effet de serre. Et, parmi les différentes mesures prévues (création d'une écotaxe, augmentation de certaines taxes sur l'essence, développement du fret ferroviaire), il en est une qui brise un tabou: celui de la vitesse automobile. Il s'agit de s'engager sur la voie du bridage des moteurs lors de leur construction, au prétexte que les émanations de gaz d'une voiture augmentent avec sa vitesse. Mais tout le monde voit bien que derrière un tel principe se profile une révolution des moeurs, puisque, acheteurs d'une Clio ou d'une Ferrari, tous seraient égaux devant le compteur" Directive contraignante. On en est loin. Le dispositif que le gouvernement français veut voir soumettre à la Commission européenne est des plus modérés, même si l'intention de départ l'était moins. Ainsi ne serait imposé qu'un bridage «sonore», déclenché à partir de 140 km/h, libre ensuite au conducteur d'en tenir compte ou non. C'est, en tout cas, l'état du projet discuté par les ministres européens des Transports et qui devrait être mis à l'ordre du jour de la Commission d'ici à deux mois, afin que la mesure devienne une directive contraignante pour les Etats-membres et les constructeurs.

L'idée de brider les moteurs circule depuis plus de deux ans au ministère des Transports et à la Sécurité routière. Elle remonte précisément à un comité interministériel que préside Lionel Jospin, le